Ardoise naturelle et oeuvres artistiques

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Andy Goldsworthy, figure du Land Art, imprime sa trace à Chaumont-sur-Loire.

"C’est vraiment le dernier", assure avec humour Andy Goldsworthy, artiste britannique et star mondiale du Land Art, en donnant les ultimes coups de burin à un "cairn" en forme d’oeuf dans le parc du château de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), célèbre pour son festival des jardins, et de plus en plus pour ses expositions d’oeuvres d’art en relation avec la nature.

Mais faut-il croire cet artiste britannique de 59 ans à l’allure étonnamment juvénile et à la gaieté communicative ? "J’avais dit que je n’en ferais plus… et depuis, j’en ai fait trois avec celui-ci ", constate-t-il. Avant de répéter dans un éclat de rire: " Cette fois c’est vraiment le dernier !"



"Quelle chance! Nous aurons le dernier cairn de Goldsworthy! ", s’enthousiasme Chantal Colleu-Dumond, directrice du domaine de Chaumont-sur-Loire, qui lui a consacré la moitié du budget annuel des artistes invités, sans vouloir révéler le montant exact de l’investissement.

La direction de Chaumont a dû user de " persévérance " pour réussir à faire venir l’artiste sur les bords de la Loire, commente Andy Goldsworthy, qui reconnaît son aversion pour les parterres fleuris et la tradition bien française de taille des arbres… Un comble, à un jet de pierre du site du Festival international des jardins !

Après plusieurs années d’une cour assidue et une visite à Chaumont l’été dernier, Andy Goldsworthy a transporté en février meuleuse, marteaux et burins sur la pelouse qui dévale vers la Loire pour édifier son "cairn ": un monument rustique de près de 3 mètres de haut et de plus de huit tonnes.

Il lui aura fallu une semaine de travail avec deux assistants, à raison de huit heures par jour sous la pluie et dans le vent: " j’adore ce temps, cette lumière grise ", confie l’artiste, qui s’est fixé à la lisière de l’Ecosse et aime à y édifier l’hiver des sculptures éphémères en assemblant en pleine nature des fragments de stalactites.


A Chaumont, le cairn en ardoise d’Andy Goldsworthy est posé sur une souche de platane et sera "embrassé" selon lui par les rejets de l’arbre qu’il protégera du pourrissement. © Guillaume Souvant / AFP 

A Chaumont-sur-Loire, Andy Goldsworthy a façonné le monticule avec des blocs d’ardoise des carrières de Trélazé, près d’Angers, qui ont servi aux toitures des monuments historiques du Val de Loire et aujourd’hui fermées.

" C’est de l’ardoise particulière. Ici, on voit des toits d’ardoise partout et cette pierre fait le lien avec l’eau, avec la pluie ", commente l’artiste en ajoutant: " elle est dure à travailler, il faut un marteau très lourd ".

Les deux précédentes sculptures ont été érigées en Australie, dans le Queensland, et en Espagne, à Marbella.

L’une et l’autre sont insérées de manière originale dans la végétation avec laquelle elles entretiendront une relation au fil du temps. En Australie, un figuier étrangleur est planté au sommet et enserrera l’oeuvre à terme dans ses racines aériennes, tandis qu’en Espagne, elle sera enfouie peu à peu dans la végétation environnante.

A Chaumont-sur-Loire, l’édifice est posé sur une souche de platane et sera " embrassé " par les rejets de l’arbre, explique Andy Goldsworthy, dont les dessins offrent une vision de l’évolution prévisible de l’oeuvre au cours des trois ou quatre prochaines années. Pour lui, " c’est une renaissance " de l’arbre, sur les rives de la Loire dont " la puissance paisible " l’a impressionné.

Des sculptures vivantes, évolutives

Ses deux précédentes sculptures ont été érigées en Australie, dans le Queensland, et en Espagne, à Marbella. L’une et l’autre sont insérées de manière originale dans la végétation avec laquelle elles entretiendront une relation au fil du temps. 

Deux de ses oeuvres : "displaced Egg" et un mur décoratif de 35m de long, 2m de haut et composé de 24 035 pièces d’ardoises.

 

En Australie, un figuier étrangleur est planté au sommet et enserrera l’oeuvre à terme dans ses racines aériennes, tandis qu’en Espagne, elle sera enfouie peu à peu dans la végétation environnante.

Andy Goldsworthy voit dans ses trois dernières oeuvres un "triptyque" montrant des rapports avec la végétation "depuis le dessus, tout autour, et enfin depuis le dessous". L’artiste reconnaît qu’il réalise moins de créations éphémères: "la frontière est moins claire. Ce sont des sculptures vivantes, évolutives. Peut-être que je me trompe (sur leur évolution future)… J’adore cette idée".

Source : France TV info – Février 2016

 

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