Ardoise de Travassac : 20 ans de plus !

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L’ardoise de Travassac vit toujours. La carrière a reçu une autorisation de renouvellement d’exploitation pour les vingt prochaines années.

Trois ans qu’aucune ardoise n’avait été extraite des filons de la carrière de Travassac. Presque une éternité dans ce haut lieu de la tradition ardoisière limousine et française.

L’année 2012 marque la fin de l’autorisation d’exploiter le site pour les Ardoisières de Corrèze (*). L’entreprise, dirigée par Jean-François Bugeat, qui a pris en 1989 la suite de son père qui avait lui-même exploité seul la carrière de 1974 à 1989, se voit alors dans l’obligation de monter un dossier de renouvellement.

Une course de longue haleine qui a trouvé ces derniers jours son épilogue. Un avis favorable d’exploitation pour les vingt prochaines années a été donné par l’administration.


« Notre ardoise est plus difficile à fabriquer, mais elle dure plus longtemps ». – photos Pascal Perrouin

Une grosse satisfaction pour Jean-François Bugeat qui se félicite de la conclusion portée à la suite de l’enquête publique : « L’absence de remarques ou d’observation de la population ne s’explique pas par une indifférence sur un dossier administratif, mais bien au contraire car l’activité des ardoisières génère des retombées sociales et économiques. Les ardoisières sont considérées comme son patrimoine ».

Reste que pendant trois ans, la carrière de Travassac n’a pas été mise entre parenthèses. « Nous avons continué à travailler les blocs d’ardoise qui avaient déjà été extraits avant la fin de l’autorisation », explique Jean-François Bugeat.

La société avait pu aussi bénéficier d’une autorisation provisoire pendant un an et demi à la suite de la fin d’exploitation des mines des Ardoisières d’Angers qui employaient plus de 150 salariés.

Aujourd’hui, les Ardoisières de Corrèze demeurent une des deux seules sociétés en France à produire des ardoises. Un peu moins de 10 tonnes pour le site de Travassac et environ 20 tonnes pour celui d’Allassac. « Nous sommes devenus les plus gros producteurs français », souligne le gérant de l’entreprise.

La production sert pour la couverture, notamment dans le cadre de chantiers de restauration de monuments historiques que ce soit le château de Hautefort en Dordogne, au mont Saint-Michel ou à l’église de Tarnac.

« C’est vrai que notre ardoise est plus difficile à fabriquer, mais elle dure plus longtemps sur les toitures. C’est pourquoi, elle est souvent utilisée dans les rénovations de monuments historiques », remarque Jean-François Bugeat, qui poursuit : « Il y a bien sûr des chantiers prestigieux, mais nous fournissons aussi les artisans pour les particuliers ».

Une activité économique, mais aussi un patrimoine

Majoritaire il y a quelques années, la production pour la couverture ne représente plus aujourd’hui que la moitié de l’activité des Ardoisières de Corrèze. La crise du bâtiment, notamment, a conduit la société vers une diversification. Les matériaux qui étaient considérés auparavant comme des déchets après la taille, sont maintenant commercialisés comme blocs d’enrochement, dallages de sols, plaques décoratives, paillis, pierres à bâtir…

Exploitées depuis plus de 300 ans, les ardoises de Travassac ont encore de belles années devant elles.

(*) La société, qui emploie huit personnes, exploite les carrières d’Allassac et de Travassac, ainsi que le site touristique des Pans de Travassac (entre 15 à 18.000 visiteurs).

Source : www.lamontagne.fr – Frédéric Rabiller – Juillet 2015

 
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