Frédéric Bourrigaud, photographe vannetais, expose des clichés d’une technique rare, des clichés pris en infrarouge tirés sur plaque d’ardoise.
Ses oeuvres à mi-chemin entre photographie et sculpture.
« Je ne dévoile pas ma technique. C’est comme un secret de cuisinier », glisse-t-il. On comprendra seulement qu’il lui a fallu quelques années pour mettre au point cette image unique, passer par « de nombreux ratés, qui mènent à un résultat positif ! »
Paysages oniriques
Plus connu pour ses photographies aériennes de la côte morbihannaise, il s’est essayé à la macro et joue maintenant avec le noir et blanc. « J’ai commencé pour m’amuser. Lors d’une prise de vues en infrarouge, je commence par une demi-heure de réglages, une très longue pose et je ne vois pas ce que je photographie. Parfois, c’est une demi-journée de travail pour des clichés décevants ! »
En infrarouge, seule la chlorophylle renvoie la lumière. Les paysages de Frédéric Bourrigaud ont un aspect onirique grâce aux feuillages et aux herbes blancs comme la neige et les cieux d’un noir d’encre, d’où ressortent nettement les nuages.
Jeux de lumière et de texture
« J’aime exposer avec d’autres créateurs. Il faut mélanger les disciplines. Ma rencontre avec le peintre breton, Jean Duquoc, l’an dernier a été déterminante. J’y ai gagné de nombreux conseils. Je suis d’ailleurs difficile à classer, entre photographe et plasticien. » Chaque oeuvre est produite artisanalement, éditée à vingt-cinq exemplaires, qui sont tous différents grâce aux reliefs de l’ardoise. « Les noirs profonds créent des jeux de lumière qui, structurés par la matière et la texture de l’ardoise, donnent vie aux photographies. »
Source : www.ouest-france.fr